Sur le cobalt pétrifié, un bouton sec d'hibiscus s'est hérissé d'une délicate chevelure de gel. Le gris détrempé a disparu, dehors la chambre froide ensoleillée parle de patience. Rien ne bouge, pas même la plus hautes des fines branches du bouleau. Les avions ne dessinent plus rien. Le glacis bleu se dilue et tombe sur la ligne horizontale. Quelles autres nappes Eno pour orchestrer cet instant.
Ces frangins là planent à 15 000, flottent et insufflent, Roger pas moins que Brian. Deutsche Grammophon s'est attendri depuis que les néoclassiques viennent changer la palette et ajouter quelques machines délicates. Max Richter et même Moby. Sous ces tuiles là, ils se sont à leur tour fardés de grandiose, de son extraordinaire. « The skies, they shift like chords » est un petit miracle matinal suspendu. La terre est raide, les buissons pleurent la montée du soleil, l’orchestre resplendit, c'est une grande et belle journée de janvier.
Roger Eno 2023 « The skies, they shift like chords » sur Deutsche Grammophon
1 commentaire:
ça fait qq années que le frangin commence sérieusement à prendre une place égalitaire sur brian.
ce n'est pas pour me déplaire, en plus DG c'est le luxe tout de même pour une telle musique, la prod, l'enrobage, le prestige...
juste magique cet album...
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