jeudi 5 décembre 2019

Yves Simon 1974



L'automne étale ses fumigènes des sentes en colère….. allez pleure pas Manu, les arbres se dessinent à peine, à poil à travers la brume. Tilleuls argentés postillonnés, tortillards boursouflés en têtards à demi-trognés.
De nébuleuses confusions un peu partout.
Ramures squelettiques.
Des rameaux de charmes épousent les graviers qui volent. La butte des petits cailloux est à l'abri des émondes. Un petit verre "Aux Temps des Cerises". Par chez moi l'osier se dessine près de la mère aux cailles. Pas mal de troncs. Pas âmes qui vivent, et je sais en secret que le brouillard mouille les cils des Saules en larme.

Des rendez-vous partout à défaut d'épancher nos tristesses et de saigner nos maux, le calme humain à perte de vue. Des mots. Respirons, chantons.

« Savez-vous ce que c'est qu'une vie pour rien?
Une vie où tous les rendez-vous se sont cassés la gueule sur des quiproquos, des erreurs de standartistes, des faux horaires de trains...
Vies impasses,
Joyeux gogos du cul de sac avec flics casqués qui barrent l'unique issue, entrées d'immeubles bouclés et des bourgeois aux fenêtres qui bouffent des biscuits.
Vous gueulez tout au fond de vos têtes des appels de vie,
JE VEUX ETRE, regardez-moi
J'EXISTE

Mais vous ne savez rien de tout cela parce que sur vos agendas il y a des noms, des épancheuses de mélancolie, et vous ne saurez jamais l'angoisse d'être différent.

Fumez un cigare de Cuba et dites vous bien que nos vies sont des cartes postales sans plus, cinq mots, Tout Va Bien Baisers Salut.

Si un jour il n'y avait plus de mots construits, que toutes les langues d'hommes pourrissent au fond des bouches, derrière des baillons d'oppression, il faudrait bien réinventer des langages de peau et des messages codés du regard.

Les yeux ne sont pas faits pour recevoir des arcs-en-ciel et des bouts de pellicule en Eastman-Color, il faut dès à présent leur apprendre à émettre de longues lettres de bienvenue.
Respirer, Chanter
Respirer... Chanter »

Yves Simon 1974 « Respirer, Chanter » label : RCA

6 commentaires:

TonTonMusik a dit…

Juste "merveilleux" jolie piqûre de rappel.

RanxZeVox a dit…

Un des rares disques français (avec son jumeau Raconte-toi et les Véronique Sanson des 70's) à tenir la comparaison avec la production américaine de l'époque.
Je l'écoute depuis sa sortie et je crois qu'il m'accompagnera jusqu'au bout.
C'était quand même cool quand des morceaux comme J'ai rêvé New York devenaient des hit radio.

RanxZeVox a dit…

Autre chose tant qu'on y est, je suis retombé sur Le jour où les vaches d'Emmanuel Booz, il y avait du bon aussi là dedans. Complétement zappé de la mémoire collective, dommage.

Keith Michards a dit…

Ah ! Ça c'est un sacré putain de foutu beau disque… qui devrait être distribué dans toutes les écoles primaires !

charlu a dit…

Yep, il fait l'unanimité le gars.. c'est pas donné à tout le monde.
Un album de Simon et hop, c'est un autre monde. C'est surement le plus récurent chez moi, tjrs un disque de lui qui traine dans les pattes. Même USA/USSR que je piffais pas avant passe tranquille.

Eh Hug, je connaissais pas cette Booz :)))) en trainant sur la recherche pour ce Simon, je suis tombé sur un 45T produit par lui et chanté par..... Patrick Dewaere. Ouf..méconnaissable.

Les 1er albums d'Yves Simon sont des merveilles.

DevantF a dit…

Yeahhh, j'ai grâce à un monsieur qui nous avait parlé de Simon 88. Je fais parti des retardataires qui découvrent maintenant les Polnareff, Sanson, Forestier. Soyez pas jaloux. Il y en qui ont gagné une petite part d'intemporelle. Allez en cuisine avec Yves.... Merci

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