mardi 24 décembre 2019

Nova 2019 "Autour du Monde"


Mon petit plaisir chaque année, en guise de bilan, c'est le coffret Nova. Tout ce que j'aime et que je n'ai pas est dedans, beau à pleurer. Une mine, une corne d'abondance zicale all over ze world .. surtout cette année. Cinq destinations ?? allez cinq compilations à mettre quand le gris nous mine, les transports restent au sol, ou quand festif il y a du monde à la maison. 
Ce soir c'est Nova. Un pur régal, comme d'habitude. C'est au pied du box-sapin.

Joli Noël à tous. 

Biz

https://www.nova.fr/nova-autour-du-monde-le-tour-du-monde-en-80-titres-de-radio-nova
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dimanche 22 décembre 2019

Adam Green 2019



La nuit la plus longue fait danser les chatons des noisetiers. L'hiver se pose, eux à peine sortis se balancent guettant un rayon tiède du soleil qui commence sa course dans l'autre sens.
Les immenses flaques des champs ondulent, les plaines en marmelades sont balayées comme jamais. Au chaud, un crooner revient comme j'aimais. Depuis « Friends of Mine » je n'avais pas ressenti autant de plaisir à l'écoute d'un album d'Adam Green.

Tout est bousculé dehors, les bûches réchauffent l'échine, ça croone en sourdine à l'américaine, quelques violons se moquent de la vitesse des nuages, « Engine of Paradise » danse confortablement.

Adam Green 2019 « Engine of Paradise » label : 30th century


vendredi 20 décembre 2019

Portishead 2008



Pas sûr que tous ils marchent pour des raisons écologiques. En île-de-France il y a de plus en plus d'Homos-à-pinces.
« Médiacrité » en 4G, la concentration humaine attise les indifférences et l'agressivité. Déshumanisation concentrée. Vivement la 5G que tout s'arrange.
Des wagons de miasmes, chenille humaine en caveau défilant avalant la nuit, on avance tranquillement dans un bruit sourd agonisant. « éloignez-vous de la bordure du cul » nous dit une voix off. Des train mort-dorés.
Tsunami de valoches, les fuselages traînent comme des chiens aux heures de pointes.
Bouchons à tire larigot mon bichon, partance en permanence, les pointeux englués..mais c'est qui ces besogneux dans cette fourmilière crasse.

Partir, se noyer, quitte à inonder l'heure de pointe, se connecter, vilipender, avancer, challenger, douce aigreur gratuite au teint désespéré, c'est qui tous ces cons qui bossent et qui prennent le train aux heures d'exode. Véroler la cambrousse.
Saturation, encombrement, espaces confinés, empoussièrement, épuisement narratif, handicapés du regard, figés du sourire, crispés des orifices, on s'acharne à ne pas se perdre de vue.

Effondrement sur-populaire, goulag du bonheur supposé, des hématomes sentimentaux sans cesse, sans qu'on puisse se toucher.

Plus on est de pires moins on est.
 

La BO d'une fin programmée. La chanson « il aurait fallu qu'on va faire quelques chose ». Tout flotte, les flammes, la flotte et la molécule plastique, les flottes. Des sourires fantômes, une haleine encore chaude.. lampadaire récalcitrant loin des creux métropolisés qui pompent toute la lumière, il résonnera encore longtemps après le « ..RIP ».. à perte de vue, bien après les effondrements.


J'ai l'impression d'écouter ça depuis que je connais la fragilité d'une composition, l'émotion des notes. Il existait avant. Elle résonne cette chanson là.. pour mille ans encore.


Portishead 2008 « Third » label : island



lundi 16 décembre 2019

Rolling Stones 69



Jamais compris pourquoi il s'était entiché d'une princesse. Mon pote avait le charisme d'un tronc et une soif de mangrove. Fallait pas être dans les parages à marée haute, deux cuites par jour. Pourtant un soir de pleine lune, la grande Duduche comme on l'appelait dans le quartier, tout en haut de son chien-assis en zinc surplombant la cour miteuse qui donnait sur l'avenue luxuriante s'était éprise du grand con juste en bas, notre vieil ami à nous, le verre à la main hululant des histoires de grand déglingué que tout le monde écoutait.
Ses airs d'aristo à elle se sont dissous à son haleine avinée, lui a ralenti sec le gorgeon et s'est accroché à ses jupons comme à une bouée de sauvetage.
Il a quitté sa loge du rez-de-chaussée pour la suivre dans la grande maison de campagne. Le seul truc qu'il a emmené avec lui, c'est son carton de vinyles des Stones.
Il n’empêche, ils se sont mariés mon vieux pote alcoolo et la duchesse louchant sur le prolo, depuis on l'appel Trou-duc, et les soirées n'ont pas changé, à la campagne.

Les Stones, il le sait mon Trou-duc que j'aime bien ces gars là, sans pour autant me rouler par terre, « Let it be » etc etc..juste pour qu'on se chiffonne à peine le bec histoire qu'on se chiffonne..à peine. Obligé à chaque fois que je vais le voir souffler ses bougies je suis stone. Son rituel à lui est de passer en boucle « Let it bleed » le jour de son anniversaire, quelque soient les invités. Sur un rondin de grume, un vrai gâteau, un truc hyper saccharosé superposé de 33tours, d'horloges, de jantes et de crème avec dessus 5 bougies à éteindre .. 5 quelque-soit son age..Faut rien dire, et faut pas le titiller avec Taylor ou Jones, il aime plus tout cet album, et il rabâche juste que dans « Gimme Shelter » y a toute l'histoire de la musique. Nous on est d'accord, obligés, je vais même finir par croire qu'il à raison....un sacré branleur ce trou-duc.
Du coup, ma crédibilité dans le ravin, j'écoute très souvent « Let it Bleed », « Gimme Shelter » est une bouée de sauvetage.

Rolling Stones 1969 "Let it Bleed" label : decca

jeudi 12 décembre 2019

Anne Sylvestre 1973




De ma campagne balayée à l'agitation des rues asphaltées, pour aller ramasser le morlingue quotidien je chante sous le gris clair et le crachin froid des airs qui me plaisent. Rue "Froidevaux", de Montparnasse à mon boulot, des murs à pleurer.
Anne est grande.
Anne Sylvestre 1973 “Anne Sylvestre” label : A Sylvestre

Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
On ne pleure plus, paraît-il
En un vol, tout, c'est facile
On ne dit plus rien

Lorsqu'on vous crache dessus
On reste serein, la colère
C'est mal vu
On est poli, poli
On tend son cul, merci merci

Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
On ne s'aime plus, paraît-il
On dit que l'amour est fragile
On est très moderne
On laisse sa liberté
Mais on fait les poches
Aussitôt le dos tourné
On est copain, copain
On ne se raconte rien, plus rien

Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
On connaît tout par le journal
Mais les mots, ça ne fait pas mal
On est toujours plus ému
Par ce qui est loin
Mais on oublie la détresse
De son voisin
On est bistrot, bistrot
On ne se connaît pas trop, pas trop

Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
On mélange les accidents
Les princesses et leurs prétendants
On ne dit plus rien
Lorsque des enfants ont faim
Mais on ouvre sa bourse
Pour sauver des chiens
On est toutou, toutou
On a bon cœur, c'est tout, c'est tout

Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
On ne pleure plus, paraît-il
On rigole, c'est plus facile
On n'écoute plus
Les poètes, les errants
On leur dit "Taisez-vous
Vous n'êtes pas marrants"
On est télé, télé
On est si fatigué de penser

Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
On va à la messe, au caté
Ou bien on bouffe du curé
Mais on chante en chœur
Il est né le divin enfant
On va tous ensemble au muguet
Quand il est blanc
On est païen, païen
Dieu reconnaîtra les siens, c'est bien

Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
Je cherche un mur pour pleurer ah ah !
On est toujours comme on n'est pas
Un jour c'est triste, un jour ça va
On essaye bien
Mais on n'a jamais le temps
On croit tenir la fleur
Et on meurt mécontent
On est paumé, paumé
Et si on pouvait s'aimer, s'aimer
Etre ensemble pour pleurer ah ah !
Avoir le temps de pleurer ah ah !


Un hommage.


mardi 10 décembre 2019

Alasdair Roberts 2019



Le temps se laisse couler, mes vieilles idées en bois sur fond gris frôlent des récifs de carotène calciné. Je suis parti errer ma carcasse à travers les ruelles de Santeuil. On est pas emmerdé par le trafic dans ces contrées beauceronnes. Une envie de folk, de danser avec le vent froid qui balaye. Assis sur un banc en pierre à Saint-Léger-des-Aubées, j'ai laissé tanguer mon vague à l'âme en fixant au loin la petite flèche timide de Moinville-la-Jeulin. Entre les deux, Voise qui fait naître la douce rivière qui passe en bas de chez moi m’intimide, et je suis rentré en voguant sur ce ruisseau, avec dans la tète les airs classiques d'acoustique médiéval d'Alasdair Roberts.

Je erre par chez moi, j'encaisse, je hume et flaire. Je dévore des yeux, j'entends Gaston Couté chanter ma campagne ancestrale en écoutant précisément le Barde écossais racontant des histoires et des terres.

Alasdair Roberts 2019 « The Fiery Margin » label : drag city



jeudi 5 décembre 2019

Yves Simon 1974



L'automne étale ses fumigènes des sentes en colère….. allez pleure pas Manu, les arbres se dessinent à peine, à poil à travers la brume. Tilleuls argentés postillonnés, tortillards boursouflés en têtards à demi-trognés.
De nébuleuses confusions un peu partout.
Ramures squelettiques.
Des rameaux de charmes épousent les graviers qui volent. La butte des petits cailloux est à l'abri des émondes. Un petit verre "Aux Temps des Cerises". Par chez moi l'osier se dessine près de la mère aux cailles. Pas mal de troncs. Pas âmes qui vivent, et je sais en secret que le brouillard mouille les cils des Saules en larme.

Des rendez-vous partout à défaut d'épancher nos tristesses et de saigner nos maux, le calme humain à perte de vue. Des mots. Respirons, chantons.

« Savez-vous ce que c'est qu'une vie pour rien?
Une vie où tous les rendez-vous se sont cassés la gueule sur des quiproquos, des erreurs de standartistes, des faux horaires de trains...
Vies impasses,
Joyeux gogos du cul de sac avec flics casqués qui barrent l'unique issue, entrées d'immeubles bouclés et des bourgeois aux fenêtres qui bouffent des biscuits.
Vous gueulez tout au fond de vos têtes des appels de vie,
JE VEUX ETRE, regardez-moi
J'EXISTE

Mais vous ne savez rien de tout cela parce que sur vos agendas il y a des noms, des épancheuses de mélancolie, et vous ne saurez jamais l'angoisse d'être différent.

Fumez un cigare de Cuba et dites vous bien que nos vies sont des cartes postales sans plus, cinq mots, Tout Va Bien Baisers Salut.

Si un jour il n'y avait plus de mots construits, que toutes les langues d'hommes pourrissent au fond des bouches, derrière des baillons d'oppression, il faudrait bien réinventer des langages de peau et des messages codés du regard.

Les yeux ne sont pas faits pour recevoir des arcs-en-ciel et des bouts de pellicule en Eastman-Color, il faut dès à présent leur apprendre à émettre de longues lettres de bienvenue.
Respirer, Chanter
Respirer... Chanter »

Yves Simon 1974 « Respirer, Chanter » label : RCA

Saez 2016 /2019



Whouahh..le pieds, la trêve au trafic, calme partout, le brouillard glacial semble avoir eu raison des folies quotidiennes. Allez pleure pas Manu, même l'automne a sorti ses gras fumigènes.
Si on se posait bordel. Relâche, entracte, pause, temps suspendu, détendu du chibre..merci qui ??

Saez 2019 « Le Manifeste 2016 / 2019»

mardi 3 décembre 2019

Colplay / Cohen / Colorado



 


J'ai la gâchette facile. L'écoute bateau sur le seuil. Cherchez l'intrus ? y'en a pas, j'aime tout, enfin surtout Neil Young. Un peu de soleil est revenu .. pas à moi, le gris n'en a pas fini.


Neil Young & Crazy Horse 2019 "Colorado"
Leonard Cohen 2019 "Thanks for the Dance"
Coldplay 2019 "Everyday Life"

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...