mercredi 6 juillet 2016

Paul McCartney 2016










Le rendez-vous était pris, le 10 juin, coup d'envoi, le sifflet au taquet dans un stade bondé. L'arène des gazons ras, un terrain facile pour lui. Il en a connu des stades depuis le fameux Shea Stadium.

 
Le 10 juin j'étais là pour la sortie de « Pure », comme un gamin, être le premier pour chiper l'objet, pil poil à l'ouverture de Darty & Co.
Fier comme un poux, je suis allé zigzaguer parmi le rayonnage terne de ma grande surface culturelle, le jour même de la livraison du coffret.
Facile à trouver, facile aussi de errer dans ces rayons dévidés, seulement après, il fallait ressortir du gourbis, et là, c'est pas la même salade. Comment s'extraire de ce merdier fnaqueux !!! j'vais quand même pas appeler mes parents ..le p'tit charlu est attendu à la caisse numéro 4..dépéchez-vous..l'a pas l'air bien.


 
J'ai donc suivi les issues, j'ai regardé la foule à la recherche du dernier Mika puis j'ai trouvé les bandes bleues qui guident en trois zigzags désorientés vers les caisses, l'issue fatale. Pupitre 4 je me suis arrimé sans sac, sans carte de fidélité, sans envie aucune sauf celle de garder mon objet à moi que si on me le pique j'envoie les bourre-pifs. Qu'est ce que je fout dans ce mouroir. Ah ouaih, c'est pour Paulo.
Mon code postale ?? mais nan je veux pas un sac Lapin Crétin... ma carte ?? j'en ai pas... laissez moi sortir.... j'ai pas pris la bonne caisse ?? pourtant la voix off m'a guidée, c'était la 7 ??.. je sais que la 1 faut la carte « one ».. nan j'ai déjà un sac.....je la veux pas la carte, suis là juste pour une seule fois.. 10 euros pour 3 ans ?? 3 ans !!?? 3 ans à revenir ici de son plein gré???!!
j'ai suivi les bandes bleues comme on m'a dit, j'en ai même le tourni, j'ai tout vu, des piles, des Musso, des Levy, des « Mon voisin est un connard », ou « Ma belle mère une truie violette »... des portes clés en forme de surf avec les initiales BB dessus, des jeux carambar pour l'apéro, un crayon « les mignons », une triple compile Sinatra que c'est même pas Noël, le dernier Pagny, Pancol, Pignol, y'a aussi un bouquin pour élever ton gosse, "L'informatique pour les nuls"et des recharges cafetières sans nanoparticule dedans, deux volumes sur « comment gérer ton ado » juste à côté des DVD "Termnator"... et ça c'est après deux virages seulement le long des promontoir-pailles.. le dernier, il faut juste attendre qu'on t'appelle, juste le temps de regarder ce qu'ils ont dans les mains, les caprinés d'avant et ceux d'après qui passent au pupitre numéroté. Zigzag dans cette prairie d'acariens de moquette acariâtre. La prochaine fois je viens avec un GPS...ah merde ils en vendent aussi.


 

Rien à battre, dans les paluches, j'ai le dernier Paulo... une compile certes, mais le dernier Paulo. Jamais une pochette comme celle-ci. Bubar Paul en clair-obscur qui observe, la période la plus existante de l’histoire... celle que tout le monde décortique comme une finale de coupe du monde perdue, the compile 4 CD sans inédit aucun, mais peu importe, j'ai ramé, j'ai fait le parcours et suivi les bandes bleues tendues en zigzaguant pour arriver devant le guichet sans sac, sans carte, sans code postal, ni la taille de mon slip, juste j'ai franchi le chemin des agneaux avec ses 5 virages de vide grenier culturel, épié par cette chenille derrière moi qui matent le truc que j'ai dans les mains eux aussi.
Y'a des gens cheloux qui me suivent, ils achètent ce que personne ne veut, oups, ce que tout le monde achète, mon tricot de laine me rassure, y'a même pas un bouquin sur le tajine tellement ils sont mijotés ces visiteurs fidélisés.



J'ai payé, j'ai l'objet, je me faufile, j'ai presque pas dit non à toutes les questions de la caissière hyper gentille aux yeux vitreux... elle n'a même pas eu un rictus labiale quand j'ai posé cette objet sur son tapis démagnétiseur !! cette pochette magnifique.
Je suis sorti de cette grande surface fouillé pour la 3ème fois, sans qu'on me dise... « eh man... moi aussi j'adore Paulo Guy... » Yo... rien à battre, j'ai mon parcours combattu, j'ai lâché de la caillasse à la fnac juste parce que dans mes paluches sans sac j'ai la quadruple compile de Paul McCartney 2016 et que lâcher de la fraîche là, c'est un combat, une faiblesse, une douleur. Et là, tout craneux, comme un gamin, j'ai même pas mal.


67 morceaux, rien de neufs, juste le fait que des morceaux de « Wild Life », « Press to Play » ou « London Town » sont enfin dans une compilation, 4 CD mérités, un superbe objet à faire stopper un blog, un bouclage. Il fallait bien un tour à la fnac pour rentrer vidé en guerrier, se poser pour déguster le son de « Pure ».


Paul McCartney 2016 « Pure » label : mpl


Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...