mardi 4 mai 2010

Frankie Sparo


Légèrement inquiet que le chemin de VoxPop suive les mêmes traces abyssales que Volume, je scrutais les mensuels dans mon parcours de relais H. Perplexe de court terme puisqu'il devait apparaître ce mois-ci revigoré et relooké. Quelques lignes plus loin, l'impatience assouvie, la joie passait à l'euphorie devant ces deux pages entières consacrées à un de mes label fétiches, Constellation. Montréal, Hotel 2 tango, un groupe, un endroit unique au monde avec dans ses wagons du son, des idées d'utopie musicale alternative, des musiciens interchangeables à volonté pour chaque artiste accueilli, et surtout une politique culturelle radicale. Puis des clichés, histoire de mettre le mythe en image, incarner le mystère, voir les coulisses du paradis, moi qui croyais infranchissables le seuil brulant .... Des visages donc, des étagères, des plans de travail et un texte sélectionnant 6 moments cruciaux du label à travers 6 albums. Je tire un peu les draps fanatiques à moi et dépose en sus un disque qui représente le symbole de Constellation. Un opus glu qui colle au bulbe depuis qu'il est paru en 2002. « Welcome crummy mystics » de Frankie Sparo est cyclique, systématique et récurent. Un ressac culturel qui apaise mon vague à l'âme tenace. Un étendard. A cette époque Constellation bavait de bouche à oreille pour s'épanouir, via Godspeed..., a silver Mt Zion...... en faisant sourdre ses grands espaces souterrains par quelques label indépendants. Et je me souviens des luttes infernales et des pioches frénétiques en compagnie de m&n pour boire cette onde politique et culturelle qui nous boulversaient.
Le catsing du disque est indécent; Efrim, Ian, Sophie, Jessica, Thierry, Nadia, Will.... tout le collectif est là derrière Frankie Sparo pour offrir ce qui est pour moi la vitrine absolu de l'ultra dimension qui jaillit de chaque pièce du catalogue : « city as might have been ». Les esprits sont fidèles et soudés, la mélancolie vaste et cordée, le disque exactement coincé entre Vic Shesnutt et Robert Wyatt, avec des pincées de Micah P Hinson avec des contrebasses jazz et un piano malade. Puis en passant, « caméra », une petite chanson fraiche en français qui rappelle tendrement Amor Belhom duo échappés de Calexico en 2000. On retrouve deux ans plus tôt, tout ce monde en prémices sur « my red scare » avec en plus le guitariste neurotique Harris Newman aux manettes, la hauteur moins vertigineuse mais l'esprit bien décidé.
Voxpop met les pieds dans le plat et ouvre en plein jour pour la première fois les portes du refuge parmi tous ses artistes atypiques et tellement séduisants
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Frankie Sparo 2002 " welcome crummy mystics" label : constellation
quand on aime : robert wyatt; vic chesnutt; micah p hinson; amor belhom duo

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