Que suintent les murs de l'hotel 2 tango pour habiter chaque artiste de passage dans ses couloirs avec une telle force? Quelle muse rode dans les étages pour que Lhasa et Vic chesnutt prennent une autre dimension, une autre hauteur.
Le visage ocre beau comme celui de Janis, enfin dévoilé en monochrome remplace le portrait fauve de "La Llorona". La confusion linguistique de "The living road" n'est plus, c'est un concept immaculé, une mise à plat pour une artiste happé par le mythe montréalais, ainsi que Vic Chesnutt qui lui aussi depuis deux album s'est laissé séduire par ce coin de terre constellé qui donne de l'espace au son, l'envergure des notes, la beauté mélancolique d'un art musical chanté dans sa plus belle maturité. C'est avec "1001 nights" de Lhasa; "north star deserter" et "at the cut" de Vic Chesnutt que l'on doit bien admettre que la croyance des pèlerins qui vont à Montréal offre la consécration artistique comme un miracle, un nord réchauffé par l'écriture sudiste, un sud aplani par les nuits froides et longues du Québec.
Quels sont les anges qui habitent ces murs, quels amis sincères, quelles âmes hospitalières peuvent ainsi révéler l'auteur compositeur ? Quelle piqure, quel sacrifice doit on subir avant de franchir le pas qu'il soit vagabond, curieux ou déterminé? Quelle est cette créature injectant le venin qui "mélancolise" l'inspiration ? Cette suceuse de futilité qui ne laisse à l'âme que la liberté et l'indispensable.
Une croisée des chemins, un point de rencontre inespéré entre une entité artistique et un univers. Accroc aux deux mondes depuis que les corbeaux habitent le rouge d'A silver Mt Zion et que le même crane dépité hantant le bas anguleux de la pochette de « at the cut » fut mis sous les projecteurs à l'olympia 95 (première partie de Dominique a), je vis ce mariage comme un miracle.
J'aime ces deux artistes, et j'aime ce mythe montréalais qui revendique sa politique artistique radical et pertinente depuis 1997. Toute l'hospitalité d'un collectif fidèle au service de songwriters à la géographie différente. Chaque artiste au bon endroit, chaque note exacte, pas une de plus, pas de fioriture alourdissante, pas d'artifice...les cordes minimales du piano de Nadia sur « Chain », les mêmes silences entrelardant les harmonies, les notes graves de Thierry pour tous les album, la même résonance acoustique à la croisée de tous les styles, les mêmes propos dénudés, disséqués, la même adéquation des mesures sur le timbre particulier de chacune des deux voix, Lhasa proche d'Elizabeth Anka Vajagic, voire Carla Bozulich, et Vic chesnutt fidèle à sa fragilité vocale douce et à la fois rugueuse. La chaloupe est toujours étoffée, les balancements sensuels nivelés par une mélancolie planante et omniprésente. Gravité monumentale et doucereuse, Montréal est fortement présent dans chacune des volutes sonores dans une harmonie la plus intègre. Les envolée électriques appelées par Vic sont épiques, le son est épure et le design toujours aussi fidèle et familier.
Lhasa et Vic viennent lier leur vision musicale dans les cordes et les toiles tendues de Constellation comme on fait un pèlerinage, des épousailles, quelque part sur la planète où règne l'amour des atmosphères et de l'art musical dans son plus simple habit. Vic Chesnutt confirme avec plus d'homogénéité, de maitrise et donne espoir pour que Lhasa retourne faire tanguer ses balades dans les grands espaces québécois.
Le visage ocre beau comme celui de Janis, enfin dévoilé en monochrome remplace le portrait fauve de "La Llorona". La confusion linguistique de "The living road" n'est plus, c'est un concept immaculé, une mise à plat pour une artiste happé par le mythe montréalais, ainsi que Vic Chesnutt qui lui aussi depuis deux album s'est laissé séduire par ce coin de terre constellé qui donne de l'espace au son, l'envergure des notes, la beauté mélancolique d'un art musical chanté dans sa plus belle maturité. C'est avec "1001 nights" de Lhasa; "north star deserter" et "at the cut" de Vic Chesnutt que l'on doit bien admettre que la croyance des pèlerins qui vont à Montréal offre la consécration artistique comme un miracle, un nord réchauffé par l'écriture sudiste, un sud aplani par les nuits froides et longues du Québec.
Quels sont les anges qui habitent ces murs, quels amis sincères, quelles âmes hospitalières peuvent ainsi révéler l'auteur compositeur ? Quelle piqure, quel sacrifice doit on subir avant de franchir le pas qu'il soit vagabond, curieux ou déterminé? Quelle est cette créature injectant le venin qui "mélancolise" l'inspiration ? Cette suceuse de futilité qui ne laisse à l'âme que la liberté et l'indispensable.
Une croisée des chemins, un point de rencontre inespéré entre une entité artistique et un univers. Accroc aux deux mondes depuis que les corbeaux habitent le rouge d'A silver Mt Zion et que le même crane dépité hantant le bas anguleux de la pochette de « at the cut » fut mis sous les projecteurs à l'olympia 95 (première partie de Dominique a), je vis ce mariage comme un miracle.
J'aime ces deux artistes, et j'aime ce mythe montréalais qui revendique sa politique artistique radical et pertinente depuis 1997. Toute l'hospitalité d'un collectif fidèle au service de songwriters à la géographie différente. Chaque artiste au bon endroit, chaque note exacte, pas une de plus, pas de fioriture alourdissante, pas d'artifice...les cordes minimales du piano de Nadia sur « Chain », les mêmes silences entrelardant les harmonies, les notes graves de Thierry pour tous les album, la même résonance acoustique à la croisée de tous les styles, les mêmes propos dénudés, disséqués, la même adéquation des mesures sur le timbre particulier de chacune des deux voix, Lhasa proche d'Elizabeth Anka Vajagic, voire Carla Bozulich, et Vic chesnutt fidèle à sa fragilité vocale douce et à la fois rugueuse. La chaloupe est toujours étoffée, les balancements sensuels nivelés par une mélancolie planante et omniprésente. Gravité monumentale et doucereuse, Montréal est fortement présent dans chacune des volutes sonores dans une harmonie la plus intègre. Les envolée électriques appelées par Vic sont épiques, le son est épure et le design toujours aussi fidèle et familier.
Lhasa et Vic viennent lier leur vision musicale dans les cordes et les toiles tendues de Constellation comme on fait un pèlerinage, des épousailles, quelque part sur la planète où règne l'amour des atmosphères et de l'art musical dans son plus simple habit. Vic Chesnutt confirme avec plus d'homogénéité, de maitrise et donne espoir pour que Lhasa retourne faire tanguer ses balades dans les grands espaces québécois.
Lhasa 2009 "1001 nights" label tot ou tard
Vic Chesnutt 2009 "at the cut" ; 2008 "north sea deserter" label constellation
2 commentaires:
Je suis tombé sur votre excellent texte au hasard des clics, en plein deuil de Llasa.
J'habite Montréal, mais j'ignore où exactement se situe L'H2T. Pouvez-vous me dire l'adresse exacte? J'aimerais jeter un oeuil en passant dans le Mile-end...
Merci Carl pour ce soutien et ton message amical. Je ne sais pas du tout où se trouve H2T..de l'autre côté de l'Atlantique cet endroit reste un mythe pour moi, un endroit suréaliste et magique.
Pour revenir à la chronique, je suis un peu mal depuis que j'ai appris que Vic Chesnutt avait aussi disparu....
Je vais visiter ton blog..à bientot
Charlu
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