Je nage comme je peux au milieu des moutons. Plantés, les grands arbres à hélices ne sont pas des phares, ils donnent juste le sens du vent. Il y avait pourtant les moutons. Mais où sont les falaises ? Les poteaux de craie ont des reflets d’outremer, les abysses sont peut-être plus proches que la côte, j’ai pas mon tuba. Anémones à terre, éoliennes de mer, je suis à bout de souffle. Ventilons. Ces pâles pales qui tournent allument l’ampoule du phare que je n’arrive plus à voir. Quelle connerie, tourner en fond. Mon angoisse est palpable, dans quel sens nager ? Tranche de hasard définitif, mon front hagard sent les récifs, « étouffer les sirènes ».
Quel drôle de rêve avant d’aller à nouveau me plonger dans ce bain de fadaise d’entretemps. J’ai la trombine salée et mes draps sentent le varech. J’ai pas regardé le 7-0 on s'en foot, la rade ne prendra jamais l’eau. Quelques tempêtes seulement. Les rades en zinc. La troisième mi-temps dans la troisième dimension, une mise en bière animale avec les matins assassinés. « Miossec, tonnerre de Brest » invitation au voyage en ARTE, et voilà mon déclic citrate. Foutu terre du Finistère qui tangue sous mes quatre fers. « Boire » en boucle du coup, pour les souvenirs, l'album contagieux, ça m’apprendra, la prochaine fois j’écoute « Baiser ».
Miossec 1995 « Boire » sur Play it again Sam