mardi 9 septembre 2025

James Yorkston and Friends 2025


 

L'ombre pyramidale s'allonge sur les asters. L'aulne au dessus de ma tète a déjà montré ses chatons avant de pioncer pour quelques mois. Faut se dépêcher, le sommeil est pour demain. Les humeurs se pourchassent et les rondins s’amoncellent. Tous les soirs je vois la forêt mûrir et j'entends le lièvre craindre le plomb. Le bosquet de sapins se fout de tout, son vert restera.

C'est une journée bien fraîche, marée basse sur mes champs, le vent n'est pas revenu, ma haie se repose, c'est moi seul qui la vois chagrin.

Avaler les confins, marcher le plus possible malgré la lointaine embouchure, imaginer le sel sur la peau et l'horizon s'inverser, bleu outremer en bas, ocre-gris en haut, Nina et Johanna à nos côtés. The Cardigans et First Aid Kit convoquées.

Je me balade souvent avec James. Je l'ai connu avec ses Athletes, « Tender to the blues » est toujours aussi à vif dans mon esprit, avec cette pochette western des côtes écossaises.

Tandis que je cherchais un coin pour fuir cette mer imaginaire sur laquelle je sifflotais, le réconfort est venu de ce trio opportun, un acoustique pour mon huis clos chatoyant.


James Yorkston and Friends 2025 « Songs for Nina and Johanna »


vendredi 5 septembre 2025

The Apartments 1985

 


Freak c'est pas branleur ou alors y'en a aussi dedans. Un bouquin, une mine que dis-je, un gouffre.. La culture musicale british par le bout des freaks. Loin d'en être un, je pioche et picore les brides de ce qui m'aurait plu d'être, ou pas. The Auteurs, The Jam, The Go-Between, Gene Vincent.. et je comble mes manques, je connais et puis pas trop finalement. J'écoute tout. Même The Shadows, les premièrs amours de Luke Haines.


Et je tombe sur « The Evening Visits.. », The Apartments. Il y'a quelques semaines je parlais de Guy Blackman et sa fragilité bancale à ravager le chant par l'émotion ou la défonce. Troublant comme un Daniel Johnston chialant, je suis resté fébrile « All the bithdays », revigoré, confiant et dubitatif. Démissionnaire et orageux. Un pan s'écroule sur le flan de mes lacunes, envie de boire fort et de me barrer sobre au plus lugubre des caves de mon sombre gourbi. C'est beau et dégueulasse, ça sent mauvais la spirée de sublime caniveau. Ça sent pas le fric, plus aucun freak par chez moi, je ne suis ni l'un ni l'autre, je n'ai pas le choix, ou l'envie, et vice et versa, il n’empêche, pour une soirée, une lecture, une plongée en apnée extraordinaire dans le Londres barge underground imbibé et acide avec en plus l'âme de l’hallali qui hurle en alarme étouffée.


Les pages défilent, et « Someone Else's wife » débarque. Les Go-Between. J'archive tout dans un coin de mon désespoir, au cas ou il me viendrait l'idée de vriller sur mon age, ça aurait pu, ou pas, je ne suis pas freak pour un rond .. pourtant merde.. « The Clarke Sisters »....


Je lis Luke Haines, je prends tout, écoute n'importe quoi. Un bouquin comme ça il y a 20 ans c'était 10 bibliothèques et des jours à courir pour tout écouter. Là je suis avachi comme un vieux boomer qu'a jamais bossé et je crowle sur le stream pour combler. Je me régale ou pas. Je patauge. « What's the morning for ? » amoché. Je suce des roues, je suis en dilettante et méritant, je me dégoutte des fois, j'ai quelques idéologies, plus utopiste qu'hédoniste, j'aime bien le sport et sortir en short l'été.. ouaih nan je n'en suis pas.... j'ai rien d'un bohémien, ni intello branché..et puis j'ai rempli ma besace avec tout ce que j'aime. Ça pèse son poids de fric ce truc. J'écouterai pas tous les soirs, mais ...

On s'en fout des tiquettes, et puis des « sectes », groupes, meutes ou autre revendications pour s'extraire et cracher dans le potage, il se le répète un peu trop souvent le Luke que freak il est .. allez, un petit foot, un clash, une claque sur le zob puis un autre The Apartments.


The Apartments 1985 « The Evening Visits..And Stays for Years »

mardi 2 septembre 2025

The Montgolfier Brothers 1999/2025

 


Brutal coup d'automne sur le coin de la gueule, une cinglante sape sur les guibolles et le retour de la meute. J'imagine que mon wagon s'est empli, je n'y suis pas allé ce matin, je suis resté près de cet ampli à chercher l'onde musicale qu'il faut. Un indice, un objet bilan sur les frères Montgolfier vient de paraître. Voilà, j'ai trouvé malgré la vitesse des nuages. Quigley & Tranmer, pas sûr de prendre de la hauteur.

Orion se redresse et laisse tomber l'aube en feu nacré, avant de disparaître sous la voûte et les trombes à flagelles. David Gilmour et sa fille chantaient « Between Two Points » il y a un an. Je me retrouve là, flanqué sans arme à farfouiller au plus profond des étoiles à relier, comme les points au crayon sur les cahiers d'exercices scolaires pour les vacances.

« Seventeen Stars » me dilatent, m'éparpillent, le torchis est détrempé, festin des sols craquelés. Les rampants rempilent et les arbres pensent à la démission.

Le son des accords comme sur l'image, le clavier aussi, tout s’arrête, le ciel canadair a éteint mes champs incendiés, si les wagons se remplissent comme des oies, les barques fatiguées flottent sur une mer reposée. Balayer les fantômes, ratisser la plage ou laisser la houle bodybuildée faire le travail. Quelle tristesse. Des tonneaux de crèmes solaires déversés sous l'écume et les quais croulent à nouveau.

Enfin, j'imagine, je n'y suis pas allé ce matin. J'ai remis The Montgolfier Brothers 1999, histoire de laisser le crachin faire son malin, avant que l'été revienne sur mes plaines. Ou pas.


The Mongolfier Brothers 1999 « Seventeen Stars » sur Vespertine

dimanche 31 août 2025

Mac DeMarco 2025


 

Petit huis clos, canape-chaussons et pochette foireuse, titre pas inspiré, ça part mal c't'affaire.

Pourtant, dès la première note le charme balaye toutes les premières impressions, même celle d'une platine qui tourne mou, ondulé un poil.

Des tonnes de flemmardises et des petits morceaux confortables, complètement séduisants. Tellement de demos l'habitent, des airs de cowboy urbain, JJ Cale anesthésié, Nick Wheeldon joyeux, même sur « Five Eay Hot Dogs » en 2023, Mac n'avait pas eu la force de chanter.

Oui mais voilà, la magie Mac opère, imparable, croustillante. Le sens de la mélodie. Merde, j'ai la flemme de me lever tourner la galette. Touchez pas à la platine, ça tourne normal, Mac est lui, DeMarco est là. On est bien.


Mac DeMarco 2025 « Guitar »

vendredi 29 août 2025

Peder 2024

 


À JJ-Johanson, on remplace une pincée de mélancolie par une once de jazz ambiant, trip hop toujours en sourdine. On ôte un voile de délicatesse à la voix et joint quelques cuivres agiles, « The Coldest Man Alive » de Peder Pedersen est un diamant sonore, une petite merveille d'album, la belle découverte du jour. Miraculeusement nappé de dorures crémeuses, mais pas trop, une petite perfection.

Une arborescence d'écoute m'a menée vers cet artiste danois. Son CV n'avait rien pour m'attirer. Souvent quand je ne sais pas quoi écouter, je sors un coffret Nova, de la « haute musique », tout s'est arrêté sur un morceau, et moi sur cet album. J'vais m'la péter lors de la prochaine soirée entre amis, ce n'est pas de la musique de fond, c'est tellement plus, ils vont tous me répondre JJ Johanson, normal, l'équilibre est parfait et le moment délicieux.


Peder 2024 « The Coldest Man Alive »

mercredi 27 août 2025

Greg Freeman - 2025

 


Country alternative du Vermont. Je commence direct technique car cet album me tombe dessus et je n'ai rien sous les dents qui puisse mettre en herbe cette petite dinguerie. Avec le bouquin de Luke Haines, je me suis un peu enlisé dans ses délires avec l'impression d'avoir visité une secte, allant jusqu'à écouter ses arborescences musicales, notamment Peter Buck etc. Je change d'air, sorti de tout ce « bancal » foutraque radical et narcissique, Greg Freeman chante son « Burnover », il m'a ouvert les portes donnant sur un ciel éclatant, populaire avec beaucoup d'air à respirer.

Comme c'est une découverte, je cherche et farfouille et tombe sur son premier et précédent album qui me plaît plus encore. Je plonge dans ma came Oldham-Lytle-Sparklehorse-etc-etc avec du Molina dedans.

Je reviens sur « Rome, New York » et je vais me nettoyer les enceintes avec ce rock outre-atlantique pêchu comme il faut, tendre comme il fait tiède, De Marco, Kurt Vile, Kevin Morby… à ranger avec.

Fait un peu chaud finalement, les glands tombent mais pas les marrons, je sais pas pourquoi je dis ça, y'a plus de calendrier, mais je vois quand même à peu prêt où on en est avec tout ce merdier. « Curtain » m'enchante, et je vous laisse sur « Gone... ».


Greg Freeman 2025 « Burnover »

jeudi 21 août 2025

Eric Chesnaux - 2022

 



Juste quelques petites infidélités, un autre ciel discographique de temps en temps, moi je ne connais Chesnaux que sous un ciel constellé. « Say Laura » est un instant particulier plus encore. Son jazz décortiqué, volage et éthéré, l'Epiphone lui va si bien. Des cœurs d'éponges en douces émulsions de basalte. L'intimité s'est installée, j'ai arrêté tout ce que je faisais et j'ai contemplé. C'est comme un tableau qu'on ne voit jamais de la même façon, un Nick Drake ondulé. Chaque écoute change la lueur et de lumière. Oblique ou en applique elle prend tout et nous farde, « Say Laura » plus que les autres, tellement de choses ressenties.

C'était il y a trois ans, rien à changé et tout s’acclimate. Juste avant de sortir prendre la moiteur d'un été au vestiaire, plus beau encore qu'un paradis alangui, « Say Laura ».


Eric Chesnaux 2022 « Say Laura » sur Constellation

James Yorkston and Friends 2025

  L'ombre pyramidale s'allonge sur les asters. L'aulne au dessus de ma tète a déjà montré ses chatons avant de pioncer pour quel...