vendredi 18 juillet 2025

Fausto 1982


 

J'oscille entre la brûlure du ciel et la douce lecture intranquille sous l'ombre d'un olivier centenaire. Un vent fort et chaud assèche la sueur de l'âme. Le parfum des herbes cuites accompagne la lenteur de mes journées abandonnées. Sur un autre arbre en face de moi, une petite cage à oiseaux sans fond se balance. Je suffoque sous les fortes rafales. Un perchoir est encore dedans, une passiflore s'y est déjà agrippée. J'aime l'idée d'une cage sans fond.

Tout est doux et calme, je bois toute la culture des contrées plissées, je mange ici, je dors là, je ne prends que l'offre de ces collines abruptes. Jusqu'aux arômes

Un vaste dôme montagneux se dresse devant moi, la montagne de l'air. Mon corps est lourd. La fosse atlantique est à quelques vallées d'ici, un peu de sel dans le vent. Les murs blancs aveuglent, et les rues pavées comme des peaux de serpents s'entortillent dans le village. J'ai posé pour un moment les pages de Pesoa pour écouter Fausto et celle belle découverte locale. Carlos Fausto Bordalo Gomes Dias de son vrai nom. Il ressort ces jour-ci dans le pays. Toute la lourde histoire sur un folk de voyageur comme ce vent de caractère me remue. Mais je suis bien arimé au tronc tordu et robuste de mon olivier.


Fausto 1982 « Por Este Rio Acima » sur Triangulo / Columbia

jeudi 3 juillet 2025

Joan as Police Woman 2024


 

« Started off free », et le ciel se couvre. Oh, rien de menaçant, juste baisser les yeux et ne pas se disperser. Focus sur un crush récurent, JAPW, « To Survive » la gorge serrée, « Damned Devotion », « The Deep Field »..au feu... et ce « Lemon, Limes and Orchids » dans un reliquaire. Cet écrin, de la pop soul qui va faire jazzer dans ses plus beau habits légers.

Rien ne dépasse, ciselé, taillé dans l’albâtre avec des outils délicats et une chaleur des cellules. Clim à fond dans la caisse, « With hope in my breath » fait onduler l'habitacle, le pare-brise est bouillant, je sens son haleine sur le poitrail, l'horizon se trouble, tout devient mirage. « Long for ruin » et mon cou perle, je lève le pied et tangue dans ma chemise serpillière.

J'ai dans la bouche une grande idée de canne et d'agrume jaune citrique à vert profond mentholé avec une avalanche de glaces, une banquise fondant à vue de palais autour de ma paille en carton. Cet album classieux est un cocktail caniculaire.


Joan as Police Woman 2024 « Lemons, Limes ans Orchids »

mardi 1 juillet 2025

Léonie Pernet 2025

 


Tendance à étriquer partout, les mots de chagrin sur une peau crachin, agripper la rampe pour résister à la vitesse. Les semelles ne tiennent plus, ça sent le roussi. Là où il n'y en a plus, avant de l'atomiser, la poésie sous un angle d'ardoise cendrée, l'éraflure sur un son à raccommoder sur le « Reflet du monde lointain ».

Comment faire pour nous désencombrer ? Se désenclaver la gueule, peut-on encore se soustraire de la rotation ?

Lymphe épaisse, entaille de saignée par l'horizon, mon corps élastique s’allonge, la tète dans les nuages, les talons dans le limon la queue girouette. Des racines et des influences, troublante Léonie Pernet. « Poèmes pulvérisés » me foudroie debout. Puis me traverse. Le thermomètre est pulvérisé, allongé, plombé, je me laisse traverser.


Léonie Pernet 2025 « Poèmes pulvérisés »

Fausto 1982

  J'oscille entre la brûlure du ciel et la douce lecture intranquille sous l'ombre d'un olivier centenaire. Un vent fort et cha...