Chacune de ses pièces discographiques sont des objets importants posés à l'endroit le plus flagrant de mon rayonnage. Depuis « So », il est devenu indétrônable. Un peu avant « So » aussi, mais pas comme ce déclic absolu de 1986. Depuis, j'accompagne la rotation planétaire avec le monde pour élire cette immensité artistique. Je le fais aussi pour quelques autres, mais pas de cette façon, j'accompagne la foule fan et son flux fou qui appelle à la messe. Qu'a t-il de plus que McCartney par exemple pour aspirer un respect indéfectible sans anicroche aucune malgré une discographie parsemée. Sûrement cette rareté, cette discrétion dans l’événement et le grandiose.
Alors voilà la transition, sa rareté, l'attente..SO 86, US 92, UP 02, I/O 23, ça fait pas des masses, et pourtant l'étagère ploie sous cette éminence world-pop-electro-acoustique-rock-ambiant-symphonique visuel et scénique. Certes, l'avant « So », ce bal récapitulatif autour du sang, ces BO, et j'aime souvent à m'engluer dans « Birdy » et « Passion ». La genèse aussi.
Bon, plus d'un an que « I/O » est sorti des cieux, je l'ai attendu et même perdu espoir. Blood & Co était pour moi le rideau tiré. Quel retour, quelle pochette, quel concept, quel album.. à chaque écoute mes enceintes poussées un peu plus haut que d'ordinaire m’agrafent au sofa.
J'ai fermement l'impression qu'il n'y a pas eu ici le retour mérité (ailleurs?), le sentiment bizarre d'avoir tourné un peu seul autour de la planète avec cet opus posé dans les bacs comme par dépit... négligé, bâclé, délaissé, déserté. J'ai pris l'objet comme un enfant dans un magasin de jouet, l’œil humide regardant autour de moi hagard, guettant la liesse, le moindre remoud, la peur de la rupture de stock. C'était y'a un paquet de mois. Je n'en parle que maintenant, je l'écoute très souvent depuis sans aucune usure d'émotions.
Que c'est t-il passé ? À quel moment ? Ai-je trop gardé la puérilité d'une sortie euphorisante qui en vaut la peine? Musique obsolète ? Un nouveau Peter Gabriel..s'il vous plaît.
Peter Gabriel 2023 « I/O » sur Real World Records
6 commentaires:
Tiens, je m 'attendais plus à te voir parler du Eels-Time ou du John Cale. Ce Gabriel là, je suis passé à cöté sans le voir ... M'en vais corriger de ce pas cette coupable lacune.
Sorgual
Bah oui.. bah voilà.. tu n'es pas le seul :) écouté le Eels, pas impossible que ça tombe. Pour Gabriel, il faut la plus grande attention pour capter les nuances des différents mix, ça aussi c'est un "+" ..ou pas.
C’est ton enthousiasme qui me pousse à une écoute d’un monsieur qui fait parti de mes chouchous… un peu oublié j’avoue. Je me souviens du surnom « ange Gabriel » mais je préfère de loin sa filiation avec Kate Bush, elle la fée lui le magicien. En plus je suis injuste avec cette image tellement le monsieur est ouvert sur un monde très réel, mais cette image de magicien colle tellement a sa musique et comme je connais mal les textes.
La critique de LASPYKE m’avait un peu refroidi car je soupçonnais qu’il pouvait avoir raison
« A part ça, ça ressemble à du Peter Gabriel, y'a pas de doute, mais, bon, on s'ennuie ferme sur pas mal de titres et comme il faut se farcir les deux faces de la lune... Une petite préférence pour la "Dark Side", cependant. Pour ceux qui n'ont jamais écouté un album de Peter Gabriel, je conseille So! »
J’avais oublié combien les albums coincés entre le premier et So demandaient un peu de patience pour être appréciés. La voix est là et sa fragilié dans les aigus. (Presque) Comme Costello la voix emporte tout et m’émeut, par exemple « Four Kinds Of Horses » en Dark Side. Finalement SO est peut-être une exception dans sa carrière, un genre de soul blanche britannique.
Merci de ce moment m’sieur CharlU
Eh bah voilà..tu confirmes..dingo un disque savonné comme ça.
La voix n'a pas bougé d'un poil et n'a rien à voir avec Elvis :))))) moi je mettrai plus le chanteur d'Elbow toutprès de lui.
Sinon, le laspyke... je sais pas quoi dire.. quel est le CV du mec qui cause.. comment c'est possible un tel avis insipide et aigri devant une montagne de création. Pete fait du Pete, c'est déjà à la base une bonne nouvelle. "on".. ils sont plusieurs en plus.
J'y retourne tiens, pas impossible que j'embraye sur "UP", m'en suis jamais lassé de celui-là. Vas-y à fond le Toine, quoiqu'il arrive l'ennui n'a jamais tué.
Pour avoir composé "Passion", je lui pardonne tout, tout, tout. Merci pour cette chronique.
Quelle BO.. c'est son monde parallèle unique..le côté paysagiste architecte visionnaire que P.Collins n'a pas ..par exemple. Mais j'aime les 2 presque pareil..😋
Enregistrer un commentaire