jeudi 14 juin 2018

Daniel Blumberg



Des étoiles sont tombées dans mon café. Des étoiles du matin, délavé, cramé par une nuit sans lucidité. Ma raison congénitale s'est faite la malle le temps d'un laps d'exotisme. Je fut ailleurs pour quelques moments. Ces chansons me rappellent tellement ma docilité hachurée.

Sur mon grand café sans sucre, « Minus » est venu saupoudrer de la poussière d'étoile. On dirait la mer qui scintille.
Lui, on dirait Father John Misty qui chiale, ou Jason Molina avec une voix fluette.

Je n'ai pas cherché à savoir qui était ce Daniel Blumberg, curriculum ou pedigree je m'en fout, il a plongé dans mon aube. Il est venu adoucir les forceps de mon cageot, les bras métalliques irréels grâce auxquels là je suis à demi debout.

C'est un album céleste et vénéneux, ça couine et pigne dans le larsen osseux, plein de cordes, c'est pas de la douleur, c'est la énième courbature à vouloir y retourner, chaque jour.
Les soirs me rendent dingue. J'aime pas le matin, pourvu qu'il y ait un gars dans ma tasse à me faire lever le naseau pour choper la dernière étoile qui lutte.

Daniel Blumberg 2018 « Minus » label : mute

2 commentaires:

Chris a dit…

Quelle belle chanson!
Pourtant cette drôle de voix avec ce violon et cette guitare un peu reche ne presageait pas forcément quelque chose de beau...:D
Et c'est chez Mute ;)

charlu a dit…

Rêche, c'est ça.. dans la profonde mélancolie y'a du rêche.. un son qui ajoute au "malaise", au soucieux.

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