mercredi 4 janvier 2017

Mark Hollis



Rien n' y a fait, tout s'est recouvert à nouveau, la voûte est revenue imposer son silence, des nuances de gris, toutes les couleurs absorbées. Le silence est la substance première de la musique.
Toutes les notes s'accrochent à l'air ambiant, à l'espace avant tout, le silence donc comme un bâti invisible d'une chanson brumeuse ou claire.
Il s'étend ici sur cet album, il se répand et remembre tous les instruments, un alcôve sonore, une danse folle à travers le brouillard.

Silence lunaire, gris de montagne satellite, brume terrestre, à l'origine l'album éponyme de Mark Hollis devait s'appeler « Mountains of the Moon ». Entièrement acoustique, un jazz mou suspendu, le vide hanté et habité par la beauté du jeu, les soupirs d'un Talk Talk esseulé. 1998 son seul et unique album solo. A nouveau un des plus beaux disques... à nouveau la brume.

Mark Hollis 1998 « Mark Hollis » label : polydor

10 commentaires:

Mylène Gauthier a dit…

C'est étrange, moi qui écoutait Talk Talk hier.

charlu a dit…

Ah ah.. je sais pas si tu connaissais celui là, mais tu vas voir quand tout autour de lui s'est volatilisé..et qu'il ne reste que Hollis au beau milieu de nulle part..

elnorton a dit…

Evidemment, j'adore ce disque mais si je suis parfaitement honnête, je mets les deux derniers de Talk Talk au-dessus quand même.
Hollis était probablement le cerveau de Talk Talk, mais l'apport de Paul Webb ne saurait être négligé (surtout quand on voit comment il sublime le Out of Season de Beth Gibbons quatre ans après cet opus solo de Hollis).

charlu a dit…

Complètement d'accord..moi j'ai découvert ts les Talk Talk en même temps, en bloc, j'ai du mal à en sortir un.. mais celui-là est vraiment relié à la météo, gris brouillard. J'avais eu la même impression avec un album de BED..newtom plum un truc comme ça..

DevantF a dit…

... ce qui devient fascinant avec ce disque c'est le silence de 20 ans qui le clôture. Hollis s'est dispersé littéralement en musique. Je lisais la remarque de El Norton, en pensant que pourtant à l'écoute de Hollis, on pensait moins à Talk Talk - sauf à imaginer ce groupe sans la touche flottante de Hollis - qu'à ce que Hollis promettait mais n'a pas fait. Je laisse les critiques à la plume talentueuse nous proposer l'idée que ce disque est abouti... Bof, bien con,tent qu'unRobert Wyatt ait continué malgré Rock Bottom... donc pour moi, juste regret.

Chris a dit…

Je crois qu'il avait dit qu'il ne ferait plus rien après. ..
Évidemment un beau disque présent dans ma discothèque ! ;)

ericm a dit…

Bonjour, très bel album effectivement, hors du temps et des modes. Il existe une longue entrevue avec Mark Hollis sur le web-magazine "l'oreille absolue" (http://www.loreilleabsolue.com/une/18) (très bon magazine qui s'est éteint faute de clients, dommage).

Audrey a dit…

J'ai eu la chance de vivre l'expérience Talk-Talk et Mark Hollis chronologiquement. Nous étions très peu au avant que ne sorte Laughing Stock à "savoir". J'avais même pu écouter Spirit of Eden en le trouvant barder d'occasion dans disquaire (vinyl à l'époque, bien sûr). Je crois que je n'ai jamais aussi peu regretté mes 30 francs... C'est toujours un plaisir pour moi de découvrir que le cercle des convertis continue de s'élargir, car ce disque n'est pas un secret qu'on garde pour soi, au contraire, on a envie de partager ce très beau silence qu'il contient. C'st d'ailleurs, de mémoire, le second disque que j'avais proposé chez Jimmy.
J'ignore s'il existe d'autres équivalents d'une musique aussi habité par le silence. Comme si la musique s'en arrachait littéralement pour mieux se terrer à nouveau dedans dès qu'elle devient trop musique...

Le pire, c'est d'imaginer une suite à un tel disque, on peut en être influencé, ou peut le citer mais on ne peut aller plus loin. Où aller si ce n'est pour reculer? Une sorte d'aboutissement. A la fois un départ et une arrivée pour qui le découvre.

Carl a dit…

Un détail intéressant, c'est que cet opus intime, contrairement à Spirit of Eden et Laughning stock, fignolés à partir de très nombreuses heures d'improvisation et de budgets considérables, a été réalisé en prise directe, sans presque aucune retouche, Hollis bannissant toute forme d'intervention ou de montage, et privilégiant un travail en amont avec ses collaborateurs. Et qu'au final, on y trouve le même esprit, la même essence. Sans doute une oeuvre moins "parfaite", qui n'en est pas moins sublime.
J'espère encore (bien égoïstement!) que Mark Hollis, qui a maintenant 62 ans, sortira un jour de ce silence profond, même s'il s'agit là de l'aboutissement logique de son oeuvre...

charlu a dit…

Merci pour toutes ces infos, c'est ça d'avoir des préjugés musicaux sur les 80's. J'ai tout loupé chronologiquement, tout m'est tombé dessus une fois fini.

Pour une équivalence sonore, faut vraiment écouter BED "Newton Plum" 2001 icidailleurs.

L'idée d'aboutissement me semble raisonnable.

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