mardi 13 mai 2014

The Black Keys 2014


 

Les fans des premières heures vont grincer des dents, The Black Keys prend des teintes de plus en plus pop, un peu comme si, à force de travailler avec Danger Mouse, il se produisait un effet de vase communiquant. Certes la touche psyché est là pour justifier la pochette qui s'affiche bien comme la couverture d'un groupe en « The Black etc ».
Mais Dan Auerbach annonce la texture, ils perdent des aficionados à chaque opus, des puristes, mais en contre partie, ils en ramassent plus encore. Il faut dire que cet album a été conçu sur une humeur de rupture pour le leader, la mélodie est venue engloutir la fougue garage.

 
Bon, vu comme ça, on a l'impression que je grince aussi, que nenni, nul besoin de justifier la mutation ou l'évolution, moi ça me va, ça va le faire, tout est réuni, et je vous dis même que sur la première plage « Weight of love », j'entends un son Barclay James Harvest période début 70's. Sublime intro.
« In time », la deuxième plage est un tube en puissance, soul, groove à la Wanda Jackson ou Amy Whinehouse, chaloupé et dégueulasse d'humidité avec un gimmick gratte qui postillonne.
« Turn blue »... autre gimmick, autre itinéraire à hit, à condition qu'on est un été caniculaire. Efficace.
Quant à « Fever », je crois que les spots publicitaires, jingles d'émissions vont se l'approprier. Ça existe une danse « the fever 2014 gimmick TV » ? « Lonely boy » a vraiment porté ses fruits.
« 10 lovers » endosse une basse bien lourde, et ça me rappelle « Welcome to the monkey to use » des Dandy Warhols, leur mutation à eux, qui avait attiré les foudre du « Get Off ».
« In our prime », un slow progressif..si si.. terrible.
Et hop, un p'tit rockab Satus Quo tranquille pour le dessert.

 
On pourrait croire à un nouveau trio, The black keys & Danger Mouse. Mais les serruriers produisent aussi, généreusement (Ray Lamontagne, Jessica Lea Mayfield, Black Lips....), un paradoxe ?

Concentrons-nous sur cet opus faramineux, étourdissant, flanqué d'une colossale production sonore. Le nouveau Black Keys est là, luxurieux, chaloupé, mélodieux et légèrement buriné. C'est leur septième album, un compte Led Ze'plein. La toile se tisse, avec Danger Mouse. Il paraît qu'ils vendent moyen..ils vont envahir la planète... bientôt.

The Black Keys 2014 « Fever » label : nonesuch





11 commentaires:

Chris a dit…

Me voilà de retour, je vois que j'ai manqué de belles chroniques...je ne connais (et n'aime)que depuis le dernier album (eh oui!)et je pense que celui-là va le faire aussi!!
Je ne suis pas une puriste, et je pense que Danger Mouse est un grand producteur, alors...:)

cabinoffear a dit…

Je suis pas convaincu à la première écoute, je trouve plus de pop, la ou j'attendais du psyché (avec un pochette pareille, piquée aux Black Angels)...

charlu a dit…

Chris, celui-ci, c'est un peu la continuité de la mutation. Complètement passés du côté pop.

Moi aussi T, quand j'ai la pochette j'imaginais un gros truc allumé.. c'est un trompe l'oeil ;D

Unknown a dit…

J'avais beaucoup aimé le virage soul de "Brother", alors que "El Camino" m'avait laissé beaucoup plus perplexe. A la première écoute de celui-ci, je suis resté très dubitatif... Est-ce que les Black Keys sont en train de nous faire le coup des Kings Of Leon?
P.S. : ça m'énerve, je n'arrive plus à déposer de commentaires positifs chez toi!

Alex De La Pop a dit…

Hey Charlu ! Je l'ai trouvé très bon cet album. J'avais comme Jimmy adoré le virage Brothers (un peu annoncé avec Attack & Release). El Camino, je le trouve sympa mais parfois mou. Il y a du gros single au début, et le reste peine à suivre, on se retrouve avec des morceaux plus faibles et surproduits. Mais rien de grave, l'album était très agréable quand même, même si moins profond que son prédécesseur.

Celui-ci renoue avec une approche plus intimiste (ce qui peut être expliqué par le contexte perso d'après ce que tu dis), et du coup me touche beaucoup plus. J'oserais presque dire plus minimaliste car il y a moins de superflu dans la production.

On est désormais dans de la pop, mais les petites touches Hendrix, Morricone ou Franz Ferdinand font merveille.
Les gars ont su évoluer et prendre des risques alors qu'ils auraient pu capitaliser sur le style El Camino avec stades et gros sous à la clé.

Bref, album très réussi pour moi, une très bonne surprise (même si je l'avais un peu prophétisé dans nos bilans du mois en parlant des singles, j'avais des doutes mais un bon feeling et de l'espoir, pour une fois non déçu).

Un vrai bon disque qui gagne en saveur à chaque écoute !

Everett W. Gilles a dit…

Yo !
Non, je ne mordrai pas à ton hameçon BJH !
Tu crois que je t'ai pas vu venir ?..

charlu a dit…

Je n'ai pas suivi les King of Leon..l'atout des Kyes, c'est Danger Mouse, l'incontournable. Pas grave Jim, au moins tu viens ;D

Yes Alex, me suis inspiré de l'interview dans "album de la semaine"..petite perf live pas dégueux. Belle surprise effectivement, ça s'écoute n'importe quand.

Arfff Evrett, jet'aurai un jour..jet'aurai :F

Etienne B. a dit…

Vivement que j'ai du temps pour écouter tout ça, il me donne très envie malgré que les 3/4 des critiques chient à la raie de cette album.
Tous parlent d'un tragique virage pop sous la conduite de leur producteur, mais sérieusement je na comprends pas pourquoi ils n'auraient pas droit d'en faire. Je pense qu'en terme d'intégrité musicale il n'ont pourtant rien à prouver au vu de leur discographie .

charlu a dit…

Yes Bastien. Le pire c'est qu'on crie souvent sur les artistes qui font tjrs la même chose. Dès qu'ils s'écartent, on crie aussi.
C'est pas que je suis pas exigent, mais j'aime tous les opus des BK :D.. et aussi leurs interventions à droite à gauche..

Francky 01 a dit…

Salut.
J'aime bien la "mutation" des Black Keys : plus "pop" et carrément Psyché, mais toujours des réminiscences de Blues rock !!
Et Danger Mouse est quand même un sacré producteur, capable de "rénover" des univers artistiques mais sans les dénaturer : Gorillaz, The Good, the Bad & the Queen, Beck, Broken Bells....la liste est longue !!!
Et cette pochette totale rétro-psyché est excellente.
Merci à toi Charlu.
A +

DevantF a dit…

Je les aime toujours et encore, pas de prise de tête sans trop EUX se répéter, car les styles abordés ne sont pas révolutionnaires et même familiers. Mais pourquoi qu'il n'y aurait que des groupes à s'aventurer sur des sentiers difficiles pour nous d'accès? Hein? Hein?
Catégorie CHOUETOSSE

Clogs 2003

  Près du Butin ensablé, la Seine s’emmanche. Du laiteux mou s’engouffre dans l’albâtre. La Manche n‘a que faire de l’océan, ici le bras l&...